• Texte de Victor Georges, poète Liègeois.

     

    Parce qu'il est angoisse, l'homme, en lui-même, se renie.

    Il n'est plus sa solive!

    Il n'est plus son appui, il fuit dans son propre refus pour tenter de devenir un autre.

    Un autre? Changer de forme? Se cacher derrière un masque? Pour fuir l'époque? Pour se sauver prestement hors du temps?

    Mais le temps n'est-il pas notre union la plus profonde?

    Le temps est plus qu'un berceau et un cercueil, c'est ce qui doit devenir en pensée, se qui détruit pour s'accomplir, c'est le bief supérieur du grand moulin...

    Du grand moulin?

    Oui! Le moulin du sang des races!...

    Expliquez-moi!

    L'avenir est le panier à provision du passé, pure mémoire, pur achèvement et pure vérité!

    Ce qui est se rue sur ce qui est à venir.

    Ce qui sera, rebondit dans le tain de sa lumière, vers ce qu'il a été.

    Essence et vérité, dans le haut miroir, le temps se rejoint.

    Il est vie, poursuite, resplendissement, esprit, il est l'équivalence de l'homme.

    Mais l'angoisse à cause de quoi?

    Parce que nous ne vivons qu'à partir de ce qui sera, et nous sommes tous désignés pour la mort.

    Victor Georges

     

     

     

     


    10 commentaires
  • La neige et l'oiseau

    Par ma fenêtre

    J'ai vu paraître ce matin

    Dans l'ombre

    Une forêt blanche

    Sur un fond de ciel sombre

    La nuit

    Une fée avait tissé

    Des fils d'argent

    Et des dentelles de marbre

    Aux branches des arbres

    Les derniers nids d'oiseaux

    Décorés de duvet de cygne

    Sur les grands ormeaux

    Disparaissaient

    Sous leur hermine

    Transi de froid

    Criant sa faim

    Avec des flocons pour escorte

    Il est venu près de ma porte

    Et je lui ai donné

    Un peu de pain

    Lorsque la neige tombe

    Souvent l'oiseau succombe

    Ouvrons-lui grand notre cœur

    Tout deviendra meilleur

     

    Marcel Delattre

    La neige et l'oiseau


    12 commentaires
  • Hier après-midi mini balade dans la grisaille et le froid, mais une petite touche de couleur a rendus ma balade moins terne avec mon ami le rouge-gorge que j'aperçois à chacune de mes promenades et qui m'accompagne durant quelques mètres.

    Lorsque je l'ai aperçus hier, je lui ai crié comme à chaque fois: "Bonjour mon ami" et j'ai sifflé quelques notes, alors il s'est posé sur le piquet, à ouvert ses ailes, bombé la poitrine afin que je le prenne en photos.

    Il a aussi lancé quelques trilles puis s'est envolé vers le verger de mon amie Maggy et moi j'ai continué ma route.

    Pour accompagner ces quelques photos le beau poème de Maurice Carême.

    Cigalette

     

    Le rouge-gorge et les moineaux

     

    « Au feu ! au feu ! crièrent les moineaux.
    Au feu ! son plastron brûle !
    Qu’on déverse sur lui le seau
    De la petite Ursule ! »
    Mais calmement, le rouge-gorge
    Continuait à remuer
    Les pattes, la queue, le gosier
    Sans voir qu’il faisait flamboyer
    Autour de lui, l’hiver entier.

    (Maurice Carême, La Grange bleue, 1961)

    Le rouge-gorge

    Le rouge-gorge

     

    Le rouge-gorge

     

     


    14 commentaires
  • Toujours rien sur eklablog ce matin, de toute façon je serais absente la matinée, je vais à l'hôpital faire un examen de dépistage, très important, j'espère qu'à mon retour les soucis serons résolus.

    Cigalette

    Un poème de Marcel Delattre

    Vieillir

    Vieillir en beauté c'est vieillir avec son cœur,

    Sans remords, sans regarder l'heure;

    Aller de l'avant, arrêter d'avoir peur;

    Car à chaque âge, se rattache un bonheur.

     

    Vieillir en beauté, c'est vieillir avec son corps;

    Le garder sain en dedans, beau en dehors.

    Ne jamais abdiquer devant un effort.

    L'âge n'a rien à voir avec la mort.

     

    Vieillir en beauté, c'est donner un coup de pouce

    A ceux qui se sentent perdus dans la brousse,

    Qui ne croient plus que la vie peut être douce

    Et qu'il un a toujours quelqu'un à la rescousse.

     

    Vieillir en beauté, c'est vieillir positivement.

    Ne pas pleurer sur ses souvenirs d'antan.

    Être fier d'avoir des cheveux blancs,

    Car, pour être heureux, on a encore le temps.

     

    Vieillir en beauté, c'est vieillir avec amour,

    Savoir donner sans rien attendre en retour;

    Car, où que l'on soit, à l'aube du jour,

    Il y a quelqu'un à qui dire bonjour.

     

    Vieillir en beauté, c'est vieillir avec espoir;

    Être content de soi en se couchant le soir,

    Et lorsque viendra le point de non-recevoir,

    Se dire qu'au fond, se n'est qu'un au revoir.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


    11 commentaires
  • Une grenouille  tomba

    Au fond d'une jatte de crème...

    La bête, en ce péril extrême,

    Au liquide épais s'agrippa,

    En nagea, faisant la tempête

    En cette mare de blancheur,

    Plongeant, comme pour fuir les appâts du pêcheur.

     

    De ses pattes la pauvre bête,

    Afin de demeurer à la face du lait,

    Luttait, se débattait barattait et roulait,

    Donnant des coups à gauche, à droite,

    Remontant et coulait

    Et la jatte était étroite...

     

    Elle fit tant et tant,

    Notre grenouille naufragée.

    Quelle se trouva sur un continent.

    Par ses coups et remous, la terreur la prenant,

    La crème en beurre fut changée...

     

    Qui du proverbe se rira:

    "Aide-toi, le ciel t'aidera."?

     

    Paul De La GARANDERIE

     


    17 commentaires
  • Bonjour, j'entame ce dernier jour d'octobre avec un poème de Marcelle Delattre.

    Les photos ont été prise au monde sauvage d'Aywaille en 2006 c'était lors d'une petite excursion d'un jour que mon mari et moi aimions faire.

    Ces oiseaux n'ont pas été capturé illégalement mais je n'ai pas  trouvé de photos de tenderie libre de droit, sauf une vieille carte postale.

    Normalement, je dit bien normalement la tenderie est interdite depuis 1993 en Belgique, mais certains la pratique encore en toute illégalité! 

    Capturer des oiseaux sauvages pour les enfermer dans une cage ou pour les manger comme les grives, c'est écœurant et cruelle!

    Cigalette

    A l'oiseau captif

    En toute liberté

    Fier comme un roi

    J'étais très écouté

    Dans mon modeste bois

     

    Je vivais heureux

    Au creux des buissons

    Et les promeneurs joyeux

    Savouraient mes chansons

     

    Un jour, un tendeur

    A su me capturer

    Croyant faire mon bonheur

    Il m'a fait prisonnier

     

    Installé dans une cage

    Cajolé avec tendresse

    Je dois être sage

    Mais je chante de tristesse

     

    Rendez-moi la gaité

    Les vergers du village

    La douce tranquillité

    De la forêt, de son feuillage

     

    C'est là que je veux mourir

    En paix, en toute sérénité

    Je ne veux plus souffrir

    Rendez-moi la liberté.

    Marcel Delattre 

     

    A l'oiseau captif

    A l'oiseau captif

    A l'oiseau captif

    A l'oiseau captif

    A l'oiseau captif

    A l'oiseau captif


    10 commentaires
  • Ce matin, je vous offre ce beau poème, écris par Marcel Delattre un auteur Belge mais qui avait aussi plusieurs cordes à son arc.

    Marcel Delattre

    Bel automne

     

    Rien n'est plus beau

    Qu'un bel automne

    Avec ses teintes pourprées

    Décorant le front des bois

    Dernier sourire de l'année

    Mélancolie à la fois

    Sans tristesse, sans mesure

    Nuancée de vive espérance

    A l'arrivée de la froidure

    Et d'une prochaine résurrection

    Comme si derrière décembre

    Qui s'avance

    Dans les buissons

    Chargés de frimas

    Parmi les herbes flétries

    L'on devinait déjà

    A l'horizon lointain

    Avril inquiet

    Couronné de leurs nouvelles fleurs

    Et ce vent dur qui souffle

    Ces feuilles desséchées

    Tombent en tournoyant

    Innombrable et vaines

    Comme nos jours moroses

    Disent au cœur sévèrement

    La fragilité de toutes choses 

    Marcel Delattre

    Bel automne

    Bel automne

    Bel automne

     

     

    Bel automne

    Bel automne

    Bel automne

    Bel automne


    15 commentaires
  • En faisant du rangement dans les tiroirs de mon bureau j'ai retrouvé ce merveilleux poème que j'avais trouvé sur le net à l'occasion d'un anniversaire de mariage d'une amie.

    Je le trouve magnifique, alors je partage avec vous, je ne sais pas qui l'a écris mais celui ou celle qui en est l'auteur a trouvé les mots justes.

    Cigalette

     

    Lorsque l'on se marie,

    On ne sait pas vraiment

    De quoi sera remplie

    La vie qui est devant...

    Et le temps se garnit

    De larmes et de rires...

    Et les âmes se lient

    En affrontant le pire...

    Si le chemin fut ronces,

    Il fut aussi des fleurs

    Et c'est au fil du temps

    Que fusionnent les cœurs,

    Après bien des années,

    En faisant le bilan,

    Ne gardez dû passé

    Que les plus beaux moments!

    De cette vie passée

    Ensemble à avancer,

    Regardez les bonheurs,

    Et oubliez les pleurs...

    Continuez le chemin

    Sans vous lâcher la main

    En sachant que c'est la joie

    D'être tous les deux là.

    Le mariage

    Mon mari et moi le 21 février 1996, après avoir vécus 13 ans ensemble nous avons décidés de nous passer la bague au doigt.

     

     

     

     

     

     

     


    8 commentaires
  • Bonsoir à chaque visite que je fais à Marie en compagnie de sa fille Camille, je suis toujours émue lorsque je vois oh combien mon amie prend soin de sa maman.

    Jamais elle n'oublieras de lui apporter une petite douceur, un bouquet de fleur ou un magasine, malgré son travail très prenant, les longs trajets qu'elle doit faire chaque matin et chaque soir pour se rendre à son travail, elle va voir sa maman une ou parfois même deux fois par semaine.

    Mon amie Camille a une santé fragile et avec cela avance aussi en âge, son travail n'est pas de tout repos, elle s'occupe d'handicapés adultes, pas toujours évident à gérer!

    Mais depuis que je connais Camille elle est toujours là pour aider, pour consoler mais surtout pour prendre soin de sa maman.

    Aujourd'hui les choses ont bien changés, les enfants  font leur vie, ont leur ménage et si les parents n'habitent pas tout près bien souvent ceux-ci sont un peu oublié.

    Et combien de vieux parents sont maltraités par leurs enfants? il y a quelques jours je sortais d'une grande surface, j'ai été stupéfaite par la manière qu'un fils ou petit-fils traitais sa mère, la pauvre ne marchais pas assez vite au goût du jeunot!

    Souvent les personnes âgées n'osent pas rouspéter sur leurs enfants de peur de ne plus les voire du tout, aujourd'hui ce sont les parents qui ont peur de leurs enfants et plus l'inverse!

    Voici un beau poème écris par Léopold Kruchten poète  Belgo-Luxembourgeois, j'avais acheté son recueil de poème à la brocante et il y a même sa dédicace.

    Je vous souhaite une bonne soirée, Cigalette

     

    Les pleurs de ma mère

     

    Oui, je l'ai vue en pleurs,

    ma douce et tendre mère.

    Pour moi, malgré mon bonheur,

    toujours ce fut amer.

     

    De joie, elle n'en fut privée.

    Des peines elle eut aussi.

    Le chagrin la fit pleurer,

    mais jamais ne l'assombrit.

     

    Le souvenir des pleurs de ma mère

    m'a fait pleurer déjà.

    Oui, j'ai pleuré pour ma mère,

    et mon cœur encore pleurera.

    Léopold Kruchten

     

    Les pleurs de ma mère

    Les pleurs de ma mère

    Les pleurs de ma mère

    Les pleurs de ma mère

    Ces photos date de 2013...


    11 commentaires
  • Bruyants silences


    C’est le grand silence de la vie
    qui me tinte aux oreilles.

    C’est vilain silence qui glapit
    rien qu’à lui-même pareil.

    C’est bruyant silence de la foule
    caquetant tout son saoul.

    C’est parfait silence de parlotes
    où chacun radote.

    Et dans ce guignol
    qui ricane
    qui rigole
    qui me suit
    me poursuit
    et encore mieux m’isole,
    c’est le dur silence de la vie
    qui me tinte aux oreilles.

    Esther Granek, Ballades et réflexions à ma façon, 1978

    Bruyants silences

     

     


    11 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique